Willy Oggier demande au secteur de l'aide et des soins à domicile (ASAD) d'agir
Dans le cadre de la Foire de la Santé organisée par les organisations d'ASAD de Haute Argovie les 15 et 16 novembre 2008, l'économiste de la santé de renommée nationale Willly Oggier a tenu un exposé sur les forfaits par cas (DRG) dans les hôpitaux et leurs conséquences sur le secteur de l'ASAD. Sigrun Kuhn, responsable de cet événement, en propose ci-après un résumé.
Willy Oggier a exposé aux nombreux participants le système de financement actuel et les raisons pour lesquelles on veut s'en dégager. Ce système n'offre pas d'incitation à l'économie, les comparaisons y sont difficiles. La durée des séjours hospitaliers des patients dans les hôpitaux suisses est notablement plus longue que dans les autres pays européens.
Les expériences faites dans d'autres pays montrent que l'introduction des forfaits par cas a permis d'obtenir une meilleure collaboration: entre autres la durée de séjour a pu être réduite et un gain net en transparence dans la fourniture des prestations a pu être atteint. C'est pourquoi le système DRG (DRG=diagnostic related groups / diagnostics regroupés pour la gestion) va aussi être appliqué en Suisse. Les bases légales à cet effet sont déjà en place.
Risques du système DRG
Mais, selon Willy Oggier, c'est justement dans ces domaines qu'il y a des risques. Le risque majeur est celui d'une réduction excessive de la duré de séjour hospitalier, soit en faisant sortir les patients trop tôt soit en les transférant dans une clinique de réhabilitation ou en les remettant aux soins de l'ASAD. Il peut aussi y avoir des admissions de cas très légers, de manière à pouvoir „acquérir“ des cas. En outre, la codification laisse de la marge de sorte que les dangers et les bénéfices sont très proches.
Conséquences sur l'ASAD
De manière très précise, l'économiste de la santé a demandé que la branche de l'ASAD se détache d'un mode de pensée autarcique. Il a invité à rechercher une interconnexion sur le plan vertical comme horizontal, «Les zones de recoupement doivent devenir des zones de rencontre». Selon Willy Oggier, de nouvelles perspectives de collaboration, de nouvelles incitations au niveau financier, de nouveaux champs d'action, etc. vont devoir s'ouvrir.
La branche de l'ASAD doit se fortifier de manière à être à la hauteur de ses partenaires majeurs, car ces derniers cherchent de nouvelles offres de prestations afin de lier leurs patients. Dès lors, la branche de l'ASAD doit pouvoir faire preuve d'une stratégie claire, d'un marketing intensif et d'un fort lobbying.
Identification plus forte avec l'entreprise qu'avec la profession
Etant donné que le lien avec les finances prend toujours plus d'importance et d'intensité, Willy Oggier a proposé de donner plus de poids à la direction entrepreneuriale. Les collaborateurs devraient s'identifier avec l'entreprise même bien plus qu'avec leur corporation.
Cette remarque a été accueillie par plus d'un auditeur avec des froncements de sourcils. Pour le personnel soignant ou les personnes qui ont un lien étroit avec les soins et l'encadrement des clients, il reste toujours difficile de considérer l'entreprise comme le point „le plus important“. A ce niveau, un changement de paradigme doit intervenir. qui ne devrait pas trop se faire attendre sinon la branche de l'ASAD va perdre des parts de marché.
Willy Oggier a terminé par ces mots: «Il y a beaucoup à faire, alors mettez-vous-y vous-mêmes! Alors, en général, la probabilité augmente qu'à partir d'une position de force on puisse s'intégrer dans les réseaux».
Pour de plus amples informations:
Sigrun Kuhn-Hopp, responsable de projet Gesundheitsmesse 2008 et directrice des services d'ASAD de Langenthal et environs, SPITEX-Dienste Langenthal und Umgebung, tél. 062 922 20 21